vendredi 27 février 2009

A chaque jour suffit sa peine

Mon collègue allemand avait besoin de faire des carte de visite. Ca peut paraître tout simple comme ça, mais ici, cela se transforme souvent en une aventure. Le modèle de carte était déjà tout préparé sur un document Word et stocké sur clé USB pour plus de convenance.
Hier après-midi, après nous être renseignés sur une ou deux imprimerie existantes, nous nous rendons au lieu indiqué n°1, Les Presses. Ah, dommage, c’est fermé. On demande aux gens dans la rue. Un vieux boiteux nous emmène péniblement vers un ‘Secrétariat publique’. En fait, c’est une cabane de planches de 2m x 1m, avec dedans, une petite dame derrière un ordi pas vraiment dernier-cri. Il chauffe et fait du bruit. On branche la clé sur un raccord. Ah, zut, l’ordi ne détecte pas la clé. On redémarre la machine. ‘Quelques’ minutes plus tard, on réessaye. Oh ! Le périphérique apparaît dans ‘poste de travail’. Mais impossible d’ouvrir le fichier. On laisse tomber et on se dirige vers notre seconde adresse (qui est en fait la 3ème destination). Là aussi c’est fermé, mais ça ouvre dans une demi-heure. Comme ça a l’air pas trop mal, on décide d’attendre. 45 minutes plus tard, une femme vient ouvrir le magasin. Elle nous dit qu’ils ne font pas ça ! C’est pourtant bien écrit ‘Toutes impressions’ sur l’écriteau. Elle nous indique une 4ème imprimerie. Là, le monsieur nous dit que l’imprimante couleur ne marche pas. On demande à faire en N/B ; il y a rupture de stock de papier ! On nous indique un 5ème endroit, encore un secrétariat. Là, pas de chance, le boss nous apprend qu’il vient malheureusement d’avoir une coupure de courant..nan, nan, on n’a pas la poisse…Mais, il connaît une autre ‘imprimerie’, « juste à côté », où ils ont un groupe électrogène et donc il ne devrait pas y avoir de souci. Nous marchons 20minutes en plein cagnard avant de trouver ladite ‘Contact-Buro’ (« juste à côté » qu’il disait). Et là, c’est bonnes nouvelles : il y a de l’électricité (le monsieur disait vrai sur ce point là), ils impriment les cartes de visite, ils ont une imprimante couleur qui marche, de l’encre, et du papier ! Encore une fois, on fourre la clé-USB dans l’ordi, on ouvre le fichier, et là, tout disparaît, bip-bip et alarme au virus…On ne se demande pas où on a bien pu le chopper, merci le ‘secrétariat publique’. Par chance, mon collègue a son ordi avec lui. On passe la clé à l’anti-virus et on remet le fichier dessus. Mais on a un rdv, donc on part en laissant tout à la madame. On revient 2h plus tard : ils n’ont pas réussi à imprimer, le logo ne sort pas. Quelques conversions en pdf et essais d’impression plus tard, on arrive enfin à sortir qqch qui ressemble à une carte de visite. Mais y’a un souci avec l’imprimante, et les lettres pleurent sur la moitié des cartes. On dit tant pis, tant qu’on ne paye que celles qui sont valables. Je me renseigne pour la découpe. « Ah, désolé, c’est le service technique, et là, y’a plus personne madame, y’a qu’une seule personne qui a la clé, et c’est fermé, ils sont tous partis ». J’insiste, j’insiste, fait des pieds et des mains pour aller dans l’atelier…qui n’est pas fermé…et où travaillent encore 5 ou 6 personnes. J’ai l’impression qu’on s’est un peu moqué. On sort de là avec une dizaine de cartes seulement, découpées grossièrement au massicot manuel. On va s’en contenter…

Je m’abstiendrais de faire des conclusions sur cet épisode, mais sachez que je ne crois pas à la malchance ni aux mauvais esprits, et que je ne pense pas m’être faite vodounisée à Cotonou.

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